vendredi 30 novembre 2012

Punta San Carlos


La côte désertique de la péninsule de Baja s’étend sur environ 800 milles.  Les nuits sont plus froides et des vents violents peuvent se développer très rapidement lorsque les différentes masses d’air se rencontrent et que le vent de la mer de Cortez accélère en passant au-dessus du désert pour redescendre sur le Pacifique à deux, trois fois leur vitesse.  Ces vents sont appelés Chubasco ou Santa Ana. Les montagnes font plus de 800 mètres à certains endroits et sont spectaculaires mais personnellement nous aimons mieux un paysage plus luxuriant ou moins désolant.  Nous connaissions la péninsule pour l’avoir conduite et y avoir passé 2 mois lorsque Léa avait 4 mois...

C’est donc le jeudi 8 novembre que nous sommes partis d’Ensenada vers 8am après une soirée endiablée de mariachis dans un bar de la vieille ville.  Henri et Maggy, nos amis français, nous avaient proposé de faire garder les enfants par une professeure de français de l’université d’Ensenada.  Je dois avouer que c’était bizarre de laisser les enfants mais elle et son mari semblaient si contents de les accueillir chez eux.  Maggy m’a fait bien rire lorsqu’elle m’a dit en sortant de la maison « ça s’appelle larguer la marmaille!»

Bar Ensenada





Nous avons donc repris la mer, le coeur gros de laisser derrière les amis et un peu amochés de la veille et ce, en direction de Punta San Carlos, spot de planche à voile incomparable...

Une distance totale de 165mn en 25 heures à une vitesse moyenne de 6,5 noeuds, mélange de voile et de moteur.  Superbe ciel étoilé et levée du soleil magnifique, nous y sommes arrivés en début de matinée et François est aussitôt parti «plancher».



Punta San Carlos



Nous y avons passé un beau weekend, bien gâtés par les pêcheurs de la place qui sont venus nous échanger 4 grosses queues de langoustines et mégas géantes pinces de crabe contre une bouteille de vin de chez Trader Joes à 4,99$ et une vieille cage à crabe que nous ne pouvons pas utiliser au Mexique (uniquement les Mexicains ont le droit de pêcher les crustacés).  On a vraiment mangé comme des cochons et j’en ai eu pour faire des «crab cakes» à la Ricardo le lendemain et un souper de restants pour Vaga.  En bref, 2 soupers pour 5$!!!



Village pêcheur San Carlos

À l'ancre à San Carlos, 60 noeuds de vent pendant la nuit

Vaga s'est fait un ami plein de puces

Premier cactus











La suite des évènements se corse...Après la journée de planche à voile de mon chéri et les crab cakes, les rafales de vent s’intensifient, il se met à pleuvoir du sable, pour devenir un vent constant de 30 à 50 noeuds(18 a 22m/sec rafale à 30.5m/s)  avec des rafales à 60+.  Je vous ai déjà dit que nous avions passé 2 mois sur la côte de Baja et la dernière fois que nous étions à San Carlos, nous étions partis en catastrophe parce qu’un tempête semblable s’en venait.  Là, pas de chance de s’échapper, la mer était déchaînée, un mur blanc s’élevait au loin derrière nous et aussi étrange que cela puisse sembler, l’ancrage était l’endroit le plus sécuritaire..

Le bol de salade se renverse sur le plancher et Léa récupère la bouteille de vin avant qu’il se passe la même chose.  On l’a bien entraînée, elle sauve le vin avant la salade...La tempête a duré toute la nuit mais on a quand même réussi à dormir sauf François qui a veillé sur nous toute la nuit.

La mer était déchaînée, le bateau tanguait de gauche à droite, les cordes claquaient mais nous avons surmonté notre première tempête de façon calme et paisible, étrange comme la peur et l’angoisse peuvent se maîtriser.

Pour une deuxième fois (en 2004), François a pris la décision de «foutre le camp» au lieu de rester à l’endroit dont il rêvait depuis longtemps.  C’est définitif, c’est terminé pour moi, over, finito, cet endroit est complètement dément, malade et on ne sait jamais ce qui peut y arriver.  C’est une place de «boys» qui font un trip de planche alors c’est compris les mecs, organisez-vous un voyage sans femmes la prochaine fois...J’irai à Hawaï faire du surf!

Nous sommes partis de San Carlos un peu fatigués mais l’idée de repasser par une autre soirée comme celle-là n’était pas une option même si nous nous sommes sentis en sécurité en tout temps, Daybreak Océane est un navire pas un bateau.  

Langoustines

Pain après la tempête

On aurait dit que le bateau avait pris une douche de sel après la tempête.  Les cordes étaient toutes rigides, on ne voyait plus à travers les fenêtres, tout ce qu’on touchait avait une couche de sel de 2-3mm, un peu comme une belle couche de givre matinale québécoise!?.

En passant, on a réussi à manquer d’eau même avec deux désalinateurs et 300 gallons en réserve mais surtout après une séance intense de «pressure washer» pour nettoyer le bateau de tout son sel.  J’ai lu dans un magazine de voile qu’il ne faut pas mettre un boyau avec de l’eau douce dans les mains du capitaine, ils deviennent tous fous, le vrai syndrome du gars qui lave son «char»!!!

Direction Turtle Bay ou Bahia Tortuga à 140mn, une autre nuit debout qui s’est quand même bien faite malgré le mouvement de tangage constant toute la nuit et surtout la fatigue qui commençait à peser lourd après ces deux nuits.

Nous avons pêché notre premier thon (bonito) entre Tortuga et Baja Asunçion, délicieux tartare et ensuite un maquereau entre Abreojos et Bahia Santa Maria!  Les pêches miraculeuses se passent environ à 6 noeuds et en l’espace d’une heure, il y a un souper au bout de la ligne.



Nous avons beaucoup aimé le village d’Abreojos où nous avons rencontré des gens vraies et simples. C’est sûrement la plus belle coopérative de pêche sur la côte de Baja même Vaga en est tombée amoureuse.  Leur vie est simple sans aucun besoin matériel mais ils semblent tous heureux.  Nous avons évalué que la coop doit pêcher au moins 100 000$ de poissons par jour qu’ils revendent au Japon, à la Chine et en France.  À une certaine époque, ils vendaient même des boutons aux Japonais qu’ils perçaient à même les coquillages.  Notre espagnol s’est grandement amélioré en peu de temps avec eux.  Une journée de planche en vent léger mais spot incroyable...Il y a tellement de vie marine à cet endroit, un matin un banc de sardines se cachait sous le bateau et on a eu droit à un ballet aquatique de dauphins, phoques, pélicans, cormorans, goélands pendant plus de 6 heures.
Léa fait des ponts pour les sciences


Abreojos

Léa pêche en se réveillant le matin

Bonito


Abreojos

Nid d'aigle



Famille adoptive de Vaga

Nous sommes arrivés à Cabo San Lucas mercredi le 28 novembre en fin de journée après un long passage de 355 mn, 59 heures, 2 nuits, 3 jours, plus de 150mn de magnifique voile et 25-30 noeuds lors de la dernière nuit.

On devrait passer 2 jours à Cabo pour faire les courses, lessive, wifi, etc. et ensuite se diriger vers Bahia Los Frailes afin de se reposer quelques jours dans cette baie magnifique.  On y retrouve à proximité la barrière de corail de Cabo Pulmo, parc national marin protégé et reconnu pour ses variétés de poissons, raies, etc.  On devrait initier Léa à la plongée en apnée.

Ensuite, traversée vers Mazatlan en descendant tranquillement vers la Bahia de Banderas (Punta Mita, Vallarta) pour y passer l’hiver, faire du surf et surtout passer Noël avec la famille Perron\Dubois...Léa sera bien contente de revoir ses amis!

Le voyage sur la côte de Baja s’achève et il nous a réservé toutes sortes de défis que nous avons relevés.  L’équipage est par contre fatigué (surtout François et moi car Léa dort très bien) parce que nous avons parcouru de grandes distances et qu’il est parfois difficile de dormir en route mais nous aurons grandement le temps de s’arrêter et de se poser (comme dit si bien notre ami Henri) tout l’hiver.  Le bateau a besoin de soin et nous de sport...

Oh oui, j’oubliais, Léa compte déjà les jours avant Noël, elle a un calendrier bien rempli sur son ipad!  On écoute aussi les chants de Noël depuis la mi-novembre (au secours) et elle a déjà fabriqué son calendrier de l’Avant...Bizarre, même sans magasins ou autres influences, la fièvre des fêtes commence quand même!!  Il me semble que quand j’étais petite, la fièvre ne commençait pas avant le 1er décembre...






mercredi 7 novembre 2012

Ensenada, Mexico
Finalement au Mexique.  Partis de San Diego à 2h30 am en plein brouillard, nous sommes arrivés ici 11 heures plus tard pour y retrouver les Guyot qui s'y trouvent en panne avec leur VR ou RV comme vous voulez.  Bon souper et les enfants très contents de se revoir.  Nous sommes à la marina car il n'y a aucun ancrage permis à Ensenada.  Très chic avec piscine, jacuzzi, gym et tout ce que vous souhaitez.  Nous pensons peut-être partir aujourd'hui ou demain vers Bahia San Carlos, spot de surf et planche à voile...



lundi 5 novembre 2012

Coronado, San Diego

Voici où nous avons passé notre dernier weekend à San Diego.  Petite banlieue à 45 minutes à moteur. Surf, belle plage... Dernières courses aujourd'hui et demain, Mexico!! 

Paddle board lundi matin



La plage de Coronado




Le surf est juste l'autre côté de la rue


Lundi matin relax



dimanche 4 novembre 2012


Première grande étape du voyage terminé et bilan très positif; le caractère de tous les membres de l’équipage s’est grandement amélioré et notre petite fille s’épanouit de jour en jour au contact de belles rencontres et de nouvelles découvertes.  

Il a fallu quand même une certaine adaptation à tous pour s’être rendus ici.  Vous pensez que chaque jour semble facile, amusant et ce n’est pas loin de la vérité mais il y a eu des moments difficiles où nous étions fatigués et impatients.

Se déplacer constamment est très fatiguant physiquement et certains soirs, nous plongions dans notre lit après avoir jeté l’ancre ou être à quai.  

Nous marchons toujours: pour faire les courses, la lessive, visiter et ce, avec de gros sacs à dos remplis et pesants surtout lorsqu’ils contiennent 12 bouteilles de vin...

Dans les petites places, les commodités sont plus proches mais lorsqu’il s’agit de grandes villes comme San Diego, il faut marcher encore plus, trouver du WIFI pour faire nos recherches, transporter la lessive encore plus loin...C’est bien, on est en forme mais parfois crevés.  

Sinon, c’est le paradis, le paradis du soleil tout le temps.  Du lever au coucher, le ciel est bleu sans nuages.  Le temps est doux et on enfile un short et t-shirt au réveil, ça rend la vie plus simple.  Il n’y a même plus de rosée le matin, tout est sec et chaud.  Depuis notre départ, les matins étaient mouillés, humides et parfois les gouttes de condensation dégoûtaient sur la couette.  Il y a définitivement un grand changement depuis Los Angeles.

La routine scolaire est parfois un peu difficile à garder comme on de déplace souvent.  Léa écrit, lit énormément, regarde et identifie les formes géométriques de toits, et édifices lors de nos nombreuses marches, cherche des régularités dans la nature, répond à des questions de calculs en pliant du linge avec maman, découvre, est remplie de questionnements et goûte à de nouvelles choses en compagnie d’autres enfants.  C’est l’école de la vie et elle semble y prendre un grand plaisir.

Nous partons pour Ensenada, Mexico mardi matin.  À nous Mexico!!!


Trop cute!

Tajine préparé par Henri, délicieux!

Beaux yeux capitaine!



Les amis français

Belles mains Henri!

Léa est très fière de ses cordes lorsqu'elle arrive au quai...

San Diego, Point Loma

À la piscine de d'un hôtel

C'est l'Halloween ici aussi

Belle journée au zoo






L'épicerie pour un long voyage le long de la côte de Baja