jeudi 6 mars 2014

Windward passage. Ïle à Vache, Haïti.

Une autre navigation difficile au risque de se répéter. Windward passage. Des grains (squalls) aux heures. Pompe de la cale qui fonctionnait mal. Pompe à essence finie. Haïti. île à vache. "Madame Caoline, madame Caoline, vous êtes wéveillé? Le capitaine, il est là?" On repart samedi pour St-Martin après réparations, gros dodo mais je sens qu'on va se faire réveiller à l'aurore par nos amis Haïtiens qui aiment beaucoup discuter.

dimanche 2 mars 2014

De Montego Bay à Port Antonio

Little Dunn's fall, Ocho Rios, Jamaïque

Environ une semaine de Montego Bay à Port Antonio.  Petites distances, baies à l’abri presque partout, des gens extrêmement sympathiques, une côte nord très accueillante, 15 à 20 noeuds tous les jours mais surtout un endroit particulièrement sécuritaire.  Ici, il y a la police marine et la garde côtière se partagent les baies et ports et exercent un contrôle très serré du trafic marin.  Courtois, ils ont vérifié nos papiers dans chaque mouillage, jamais ça ne nous était arrivé depuis notre départ même pas aux États-Unis, on se sent complètement en sécurité contrairement à tout ce qu’on avait entendu.  

Maintenant à Port Antonio, on se prépare à nouveau à repartir pour St-Martin directement.  Le temps file, le printemps arrivera vite et si on veut se rendre à Trinidad pour la saison des ouragans, il faut couper et filer.  

Une navigation de 760 miles à 15 à 20 miles des côtes d’Haïti et de la République dominicaine pour ensuite longer Puerto Rico, les îles vierges et enfin St-Martin.  On sera encore face au vent avec une houle plus sage et des vents assez légers, ça devrait être plus facile mais long.  On prévoit de 8 à 10 jours, on a beaucoup de jamaïcan patties en stock pour la traversée.

Vraiment adoré la Jamaïque avec son abondance de fruits et légumes, produits locaux, un minimum d’importation, une culture et une économie bien à eux et sans influence américaine.  

Montego Bay

Falmouth



Rio Bueno





Port Antonio

Clive, rasta friend


Rhum et jus coco pour Clive


Enfin, j'm'en vais au bord

Bateau école qui vient d'Amsterdam

jeudi 13 février 2014

Jamaica


Patience, ce qui me manque un peu, est probablement la meilleure qualité à avoir pour les longues navigations.  Léa se met en mode foetus et François endure, stoïque.  Je pense qu’il pourrait endurer n’importe quoi juste parce qu’il sait ce qu’il y a au bout et parce qu’il est capable d’en endurer plus que moi, c’est le capitaine, pas pour rien.

Par contre, on devient tous les deux sérieusement affectés par le sommeil surtout les 3 premières nuits après, on s’y fait.  Le pire, ça été de remonter le vent pendant toute la traversée.  
On a tracé des bords (tack) au pres/nez au vent à 2,5/4 noeuds maximum en gitant à 25-30 degrés, inconfortable, long et pénible.  La nuit, on mettait le moteur quelques heures pour reprendre le bon cap mais on avançait pas plus vite.  Quatre jours comme ça, une chance que la vague était un peu moins grosse, 5 à 7 pieds.

Et puis, après avoir passé d’énormes bancs/hauts-fonds appartenant à la Colombie, c’est comme si on passait une latitude qui nous a mené dans une autre mer beaucoup moins agitée.

Un à deux mètres de vagues, ça fait du bien, vent léger, toujours face au vent mais beaucoup plus civilisé.  Le soir du quatrième jour, on s’est même permis un verre de rouge.

Le mardi, cinquième jour, à 95 miles de Montego Bay, on a mis le moteur.  François savait que ça me ferait très plaisir d’arriver le lendemain matin.  Lui, il aurait continué à voile comme un vrai navigateur et arriver un à deux jours plus tard mais on a choisi de dépenser 200$ de diesel, très bien investit selon moi et d’en finir.

Cette nuit là, pendant mon quart, à 30 miles de la côte, j’ai senti la terre.  J’avais lu, entendu parlé de cette odeur mais là, j’ai compris.  Une odeur de fumée parfumée, les étoiles brillaient, j’étais fière de moi, de nous, du chemin parcouru, un instant magique.

François l’avait ressenti environ à 60 miles à cause de ses allergies, il s’était remis à être congestionné.

Trop, trop agréable ici, enfin l’atmosphère relax des Caraïbes.

Super soirée au Montego Bay yacht club, drinks, spécialités jamaïcaines.

Aujourd’hui, méga épicerie au Mega Mart.  Tout ce qu’on peut vouloir et plus et all made in Jamaïca.  Épices, bières red stripe, jamaïcan patty.  Il y a même une RBC, assez bizarre conduite à gauche.

Demain, marché de fruits et légumes, marché des artisans, on adore.

On continuera notre route par la côte nord de l’île, de mouillages en mouillages, de courtes navigations entre chacun jusqu’à Port Antonio à la pointe est d’où on partira pour l’île à Vache, Haïti et la République dominicaine.  

Pour Léa, je vous avouerai qu’en ce moment la matière principale est l’école de la vie.

François est naturellement allé voir le bush man, feeling irie.

Ya man, no problem man.

Respek.

vendredi 31 janvier 2014

Traversée

Mouillage très tranquille après la mer des Caraïbes, Providencia, Colombie

Partis de Bocas vers 11 am, dimanche le 26 janvier, des vagues de 3m nous attendaient à l’entrée de la baie, bonne traversée! Une demi-heure après avoir quitté, on était tous allongé avec un début de mal de mer qui n’a fait que s’empirer au fil des 4 jours suivants.

Remonter face au vent et au courant, c’était notre plan et on savait que ce ne serait pas facile mais inconfortable à ce point, non.  J’ai rarement le mal de mer et habituellement, je m’adapte très vite même chose pour Léa mais là, c’était l’enfer, ça ne passait pas.  François, lui, quand ça lui arrive, il vomit très vite et après il est comme un neuf.  Là, plus les jours avançaient moins on mangeait, plus on se déshydratait et plus la vague et le vent augmentaient.  On parlait à peine, on mangeait à peine, on attendait que le temps et que les miles nautiques s’accumulent mais à 2, 2.5 mn/à l’heure, c’est long 700mn.

Les prévisions semblaient bien, en tout cas mieux que tout ce qu’on voyait depuis les 2 derniers mois.

Le plan c’était la Jamaïque mais pour s’y rendre, il fallait aller contre vents et courants vers la côte de la Colombie mais quand il vente 25 noeuds et de la vague de 10 pieds au 6 à 8 secondes, que le bateau fait des sauts chaque fois qu’il redescend la vague, l’équipage commence à se poser de sérieuses questions.  Pour la première fois, le capitaine avait peur de perdre le gréement et d’endommager le bateau structurellement.  

La nouvelle météo prévoyait un avertissement de tempête un peu plus à l’est, le découragement commençait à bien s’installer surtout pour Léa et moi.  Elle adore les traversées ou elle peut lire, regarder des films, etc. Celle-ci était différente de toutes celles qu’on avait faites jusqu’à présent parce qu’on ne pouvait strictement rien faire.  

Mercredi, 2 bris de voile que François a dû réparer en haute mer; corde de 1 pouce de diamètre du genoa sectionnée, les oeillets attachant la voile du mizzen en train d’arracher et le coup ultime à 10pm, les cadrans qui sonnent et une fuite d’huile dans ces belles conditions.  Moteur éteint, on essaie de changer la direction pour se mettre vent arrière, en sécurité mais tous les ajustements sont faits pour remonter le vent au maximum donc pas moyen de rien faire avec le bateau.  On réduit la surface de voile et Daybreak se place naturellement en position neutre face au vent.

Il fait à peu près 200C dans la chambre des moteurs, le capitaine est vert, on est fatigué alors on décide de se reposer quelques heures.  Bonne fête chérie, beau cadeau.  Le bateau est poussé tranquillement vers l’ouest, aucun danger, on vérifie et aucun obstacle. Si on veut, cette même direction nous mènera tout droit vers l’île de Providencia, Colombie le lendemain, oasis au milieu de la mer des Caraïbes.  On se couche donc pour reprendre des forces et regarder le dommage à la lueur du jour.

Cinq heures du matin, l’esprit plus clair, François répare la fuite et plus question de continuer, les dernières heures nous ont fait dériver et il faut se reposer, il reste encore 3 jours pour la Jamaïque.  On s’en va à Providencia.

Deux ris dans la grande voile, un genoa réduit, vent de côté, bateau stable, on fait entre 5.5 et 8 noeuds facilement vers Providencia.  C’est ma fête ce matin là du 30, le moral est soudainement revenu pour tous.  Léa peut lire enfin confortablement, je la regarde et elle a l’air d’une Jamaïcaine avec ses cheveux pas peignés depuis 4 jours, le capitaine dort paisiblement et je suis très contente de m’offrir un weekend de fête en Colombie.

Tout est calme, on vogue paisiblement, tout peut changer si rapidement sur la mer surtout en vent de côté ou arrière.  C’est la première mer qu’on traverse et je crois qu’elle est sûrement digne d’être considérée comme un océan.

Il nous reste environ 350mn à faire, la moitié mais on va se reposer, finir les réparations au moteur (le moteur a chauffé et ça a fait brûler le joint d’étanchéité), profiter de cette petite île au milieu de nulle part qui semble encore assez typique avec sa grande barrière de corail qui l’encercle.  

Arrivés au mouillage à 1h30 am, on s’est fait accueilir par un comité de réception de poissons volants (exocets) qui tombaient de partout, il aurait fallu porter un casque de protection avec visière.  On se pensait dans «l’histoire de Pi» quand il se fait bombarder par les poissons, une vision un peu préhistorique.  Tout ça, en se faufilant à travers les hauts fonds du chenal à la noirceur la plus totale, c’était la nouvelle lune.  Léa s’est réveillée et trouvait ça très drôle d’avoir autant de compagnie sur le pont, elle a fait le ménage, relançant les poissons un à un.  Vaga, elle, ne comprenait rien mais montait la garde pour indiquer les bouées du chenal.

On est tous plongé le nez dans l’oreiller, enfin!  

Ce matin, tout est délicieux.  Gros déjeuner, café, le bonheur.

On fait du ménage, le bateau est salé dans tous les sens avant d’aller compléter les formalités d’entrée en Colombie.  Bonne bouffe au resto pour célébrer mon anniversaire et notre arrivée.  

Les difficultés et les joies de l’aventure, c’est ce qui nous permet d’apprécier la vie à fond.






Chantelle, Kayla et Harry de s/v Ulysses Blue

Poisson volant en route (exocet)

samedi 25 janvier 2014

À bientôt

Léa, Kayla et Chantelle (s/v Ulysses Blue)



Prêts pour la traversée


On part dimanche matin vers la Jamaïque.  Une traversée qui fait 600mn en ligne droite mais probablement 800mn avec le détour qu’on fera vers la Colombie.  En partant de Bocas, on prendra un cap vers la Colombie pour un 200-300mn (2/3 jours) et avoir un meilleur angle pour rejoindre la Jamaïque donc entre 7 et 10 jours en mer.

Les prévisions de vent sont entre 15 à 25 noeuds, vagues de 2-3 métres (6 à 10 pieds) mais surtout des houles rapprochées à 8 secondes donc on s’attend à se faire brasser un peu parce qu’il faut remonter au vent le plus possible.  

J’ai fait de la bouffe pour 10 jours, comme ça on peu se reposer et pas se préoccuper de se faire brasser dans la cuisine.

Léa est triste de quitter ses amies australiennes mais excitée de découvrir les Caraïbes.    Lire des livres si elle a pas trop la nausée, regarder des films, jouer à des jeux et dormir, tel est son plan pour la traversée.

On pense s’arrêter à Port Antonio, à la pointe est de l’île, ça l’air qu’il y a des belles vagues et des beaux marchés de fruits.

Vaga, elle, sera en quarantaine sur le bateau tout le long du séjour car les chiens sont strictement interdit sur l’île à cause d’absence de rage.  Les autorités nous ont quand même permis l’accès mais le chien aura la visite d’un vétérinaire et devra rester à bord.    Donc, au moins 2 semaines à bord ou à l’eau.

Ensuite, on se repose quelques jours et on repart vers l’île à Vache (Haïti) ou Santo Domingo (République Dominicaine)

En passant, le capitaine est bien content d’avoir à faire un détour par la Jamaïque.




12 soupers pour une traversée sûrement mouvementée

Dernier mois à Bocas(Bastimentos)

Excellent latte


Passager clandestin